lundi, juin 21, 2010

Ma réponse à vos nombreux messages de soutien et d'encouragement.

Chers amis et sympathisants qui m’écrivez, je reçois de vous plusieurs messages d’encouragements et conseils, et je voudrais répondre à l’un d’entre-vous, de manière plus longue, afin que cela serve de réponse aux autres.

Voici en effet le courrier type que je reçois et que l’un d’entre vous, qui se reconnaîtra m’écrit ce jour: « merci pour tout ce que vous faites pour nous le peuple. Tu es la voix des sans voix. Continu sur cette lancée, c'est Dieu qui va te payer car la gloire de ton combat approche et vous serez vainqueurs inchallah, merci et merci encore ».



Ma réponse au frère en question :

Merci cher frère, pour tes compliments et encouragement. J'assume pleinement cette image publique forgée à travers le temps et mes prises de positions, et qui me suit aujourd'hui. Oui je l'assume, je suis quelqu'un qui se veut "la voix des sans voix".Je mène ce combat librement selon mon âme et ma conscience pour les droits et le bien être du peuple.

Le sens de mon combat est simple : je me bats pour la Redistribution équitable des ressources et la justice pour tous.Mais sachez que j'ai besoin de tout le monde pour qu'ensemble on accélère le processus du changement tel qu'on le veut pour notre peuple.

J’aime bien vos encouragements et bénédictions, mais n’oubliez pas avant tout que ce combat est avant tout un combat collectif, qui ne doit pas être laissé à l’unique charge de quelques militants actifs.

Nous devons tous nous mobiliser, car nous sommes tous, autant que nous soyons les sociétaires ou actionnaires à parts égales du pays et de ses richesses communes.

Tout ce qui est dans notre pays comme richesses ou ressources, appartient à tous les fils et filles, natifs du pays ; c'est-à-dire que ces richesses collectives appartiennent à toi à moi et aux autres.

Mon combat, qui doit être celui de chacun d'entre vous, n'est que le combat pour la justice, l'égalité de droit et un combat pour que les ressources et richesses du pays soient réparties de façon équitable à tous les fils et filles de la nation, sous forme de soutien social et d'action pour générer le développement et le bien être social pour tous.

En menant ce combat je me bats pour tout le monde, mais je me bats pour moi aussi, car, je pense à la vie future de mes enfants et petits enfants tout en pensant au bien-être de ceux des autres citoyens de mon pays. À la différence des hommes politiques qui pillent le pays mon combat n’est pas égoïste. J'ai fait le choix de refuser le bonheur égoïste qui est le crédo de ceux qui volent les biens collectifs, et j'ai choisi de me battre pour le bonheur pour tous.

Ce choix s’explique par ma croyance profonde en l’idée que c'est foncièrement criminel de s'enrichir en volant ou en extorquant ce qui appartient à tous le monde, alors que les autres propriétaires de ces biens collectifs sont dans la misère. J’estime qu'un homme politique qui respecte les autres et qui les considère comme des humains comme lui-même, ne peut pas se comporter ainsi en étant indifférent au sort de ses concitoyens, s'il les considère comme ses semblables humains.

Quand on a le respect de la vie humaine et qu’on perçoit ses concitoyens comme des humains comme nous même on ne vole pas leur bien pendant que ceux-ci ne mangent pas , et qu'ils n’arrivent pas à se soigner, qu'ils ne parviennent pas à scolariser leurs enfants, alors que les nôtres sont dans les meilleures écoles ou à l’étranger dans les meilleures universités.

Cette posture de militant permanent pour le changement positif est un choix de vie et c’est le destin que je me suis fixé. Je ne suis pas prêt à faire des concessions sur ces points.

Je sais que ce choix est incompréhensible pour ceux qui n’ont pas cette force de caractère qui me pousse à refuser de chercher à aller me servir dans la manne collective.

Quand on sait qu’il est facile de s’enrichir à partir d’une posture publique dans un pays mis en pâture comme l’est la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, certains ne comprendront jamais ma posture et mon intransigeance. Surtout que le contexte favorise l’accumulation de richesse par vol de deniers publics, car la majorité de nos populations ne connaissent pas leurs droits et qu'elles pensent que les hommes politiques ont le droit de se servir des deniers publics sans en rendre compte au peuple.

Beaucoup de personnes faibles face aux biens matériels, et qui voudraient secrètement être à ma place pour marchander leur posture sociale et leur notoriété, ne comprennent donc pas que je sois en rupture avec ceux qui sont au pouvoir. Certains même vont jusqu’à fantasmer en pensant ou en inventant des histoires pour expliquer mes prises de position.

J’entends même certains qui avancent que si je suis en rupture de banc avec ceux que j’accuse de pillage, c’est soit parce qu’on m’aurait refusé un poste quelconque, ou parce que je n’ai pas eu ma part du butin collectif. à ceux qui élaborent ces fantasmes je leur dit ceci : je les comprends, parce que nombreux sont ceux d’entre eux qui ne pourraient jamais défendre les positions de vérité qui sont les miennes s’ils étaient dans ma position. Ils ne me comprendront jamais, comme ils ne comprendront jamais un homme comme Mamadou Koulibaly qui de sa posture porte des critiques, alors qu’il peut choisir de se taire pour « manger » tranquillement avec ses paires de la refondation. Ils ne comprendront jamais que dans la vie il y a des personnes qui ont des convictions et le sens de l’honneur dans tous les actes publiques qu’ils entreprennent.

Je comprends leur faiblesse, je ne les blâme pas, mais qu’ils sachent que depuis le lycée en passant par l’université, où j’ai été militant, avant d’arriver sur le terrain politique, j’ai toujours défendu des positions de vérité et j’ai toujours refusé la corruption de mon âme. C’est donc le principe de cohérence qui guide ma vie et mes actions.

Jamais je n’ai été impliqué dans des vols de deniers publics, dans des pillages où des casses de banque ou encore dans des actions d’exploitation d’un quelconque membre de mon peuple. Je me suis toujours battu où j’ai toujours essayé de me battre pour les autres avec parfois des réussites et parfois des ratés peut être, mais tel est le sens de mon combat.

J’estime qu’être libre dans sa tête c’est respecter les principes et les valeurs qu’on s’est soi-même librement imposé. Jusqu’ici je garde ce cap sans compromission, pour servir les intérêts de mon peuple dont je me suis imposé comme destin de le libérer des griffes de ceux qui l’exploitent.

Dans ce combat j’ai besoin de tous ceux qui se sentent exploités, de tous ceux qui se sentent victimes d’injustice et de tous ceux qui veulent lutter contre les injustices et l’iniquité, car c’est ensemble que nous briserons les chaines des injustices et de l’exploitation que subit notre peuple.

Ensemble pour le changement positif !

pour le Redistribution équitable des ressources et la justice pour tous !.

La lutte continue !

Doumbia Major

mardi, avril 06, 2010

Résurgence du démon de l'identitaire dans le discours politique

Une contribution introductive de Doumbia major sur l'identitaire dans le discours politique

Les décénies précédant la chute du mur de Berlin furent marquées par des conflagrations importantes qui, généralement, avaient des mobiles idéologiques. Elles opposaient des nations à d'autres nations et s'expliquaient soit par des causes politiques, soit par des raisons économiques.

Les évolutions et progrès politiques qu’on observe dans les relations internationales, avec la naissance et la consolidation des Nations Unies, en plus de la chute du mur de Berlin, ont laissé entrevoir un siècle futur exempt de conflits majeurs. Cet optimisme béat se justifiait par la disparition des conflits idéologiquement motivés, puisque le capitalisme venait de prendre le pas sur le communisme avec la chute de ce que certains ont baptisé "le mur de la honte". En plus de cet événement historique, il faut mentionner qu’avec l’adoption du principe de l'intangibilité des frontières et celui de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, les Nations Unies avaient apparemment réussi à rendre le monde plus sûr, puisque les frontières reconnues ne pouvaient désormais être remises en cause. Cette promesse d'un monde dont le futur serait un futur de paix, n'a été qu'une espérance de courte durée, car la disparition des conflits structurés idéologiquement a laissé la place à une autre forme d'opposition, qui cette fois se servira du discours identitaire comme ferment.

Les humains désormais s'opposent et se battent à l'intérieur des nations elles-mêmes. Comme si une existence humaine sans conflit était impossible, on constate que les humains ont tout simplement changé de façon de s’opposer : ils ont trouvé des nouveaux motifs à leur autodestruction. On assiste désormais à des oppositions structurées autour des questions de communautarismes, de religions, de civilisations, de racisme ou d'ethnicité. Tout ceci ramenant à des conflits d'altérité opposant un soi à un non soi ou des «nous» à des «eux», le tout bâtit autour de l’idée d’une identité ; que celle-ci soit nationale ou groupale.

Que son apparition se fasse sous forme de nationalisme civique ou d'ethno-nationalisme structuré autour d'une idée communautaire, le discours identitaire resurgit dans le discours politique, sous de multiples formes. Sous ses différentes formes, il sert aux locuteurs politiques comme moyen de formatage de l’opinion, ainsi que de moyen de mobilisation de l’adhésion des populations. Ces locuteurs qui s’en servent en font une adaptation en fonction de l’influence qu’eux-mêmes subissent de la part des multiples sphères du contexte de production.

L'identitaire est là ; nous vivons au quotidien avec lui lorsque nous sommes confrontés aux diverses communautés qui forment une nation ; nous le côtoyons dans les discours nationalistes et les discours xénophobes ou homophobes de certains partis politiques ; nous la revoyons surgir dans les conflits pour la construction d'un minaret, ou lors de conflits interreligieux. Il est parfois organisateur, mais parfois dangereux quand il agit comme un facteur déstructurant des communautés.

L'histoire récente et l'actualité nous rappellent d'ailleurs chaque jour les effets dévastateurs de la rhétorique de la haine que porte parfois le concept d'identité.
Vue positivement comme facteur de rassemblement et d'entraide, l'identité, parfois, loin de se poser comme facteur qui unit peut se poser comme facteur de recul et de destruction du tissu social, à l'intérieur des nations. Il peut même aller jusqu'à remettre en cause les liens de cohabitation paisibles qui prévalent entre des nations. Ainsi, au lieu de se poser comme facteur d'enrichissement et de progrès, l'identité devient cause de destruction et de régression sociale.

Avec l'argument identitaire, nous assistons, à l'intérieur des nations, de plus en plus à l'exclusion des minorités, que celles-ci soient natives ou autochtones, allogènes ou issues de l'immigration.
Dans ces environnements où chacun se rattache, soit à la terre, soit au sang, soit à une langue, les métis, et les personnes issues de liens mixtes se cherchent une place et une identité à l’intérieur des nations qui les ont vus naître et où elles sont parfois l’objet d’un double rejet.

Les religions, parfois constitutives elles aussi de cette identité, se posent comme facteurs de division : au lieu de rassembler par les valeurs qu'elles prônent, celles-ci se rejettent mutuellement, en agrégeant leurs adeptes dans des communautés qui se combattent.

Les indiens du Canada et des USA se disent exclus ; les immigrés en Europe sont au cœur de débat qui aboutissent à l'élaboration de lois qui concernent ces personnes étrangères, qui sont perçus parfois comme des "gens étranges". On les regarde comme des envahisseurs, au moment où les natifs quant à eux se conçoivent comme étant des personnes de souches multiséculaires, qui doivent se protéger contre leur propre disparition en tant qu’espèce, estimant à juste titre que leur histoire doit continuer. Au nom de la protection de l’identité on finit, parfois, par catégoriser les citoyens en excluant les minorités, par l’instauration d’une hiérarchisation de l’accès aux droits, ou l’accès à des prestations. À ce sujet, un regard sur l'histoire des minorités à l'intérieur des sociétés montre qu'on parvient à obtenir facilement un consensus national autour de la négation des droits des non natifs, surtout quand il s'agit de nouveaux arrivants. Il se forme dans ces cas une union sacrée contre eux, et tous ceux qui dérogent à cette règle en prennent pour leur grade. Ils sont cloués au pilori et indexés comme étant des traîtres ou des vendus. C'est d'ailleurs ce que montre Pierre Fiala dans son étude en suisse sur "consensus et xénophobie" , dans lequel il décrit comment il est facile de trouver un "consensus patriotique" quand il s’agit de nier les droits des étrangers.

Avec la récente guerre en ex-Yougoslavie, on a vu que le cœur même de l'Europe n'est pas épargné par les questions d'identités. Cette récente guerre dans les Balkans, a conduit à des "épurations ethniques", terme qu'analyse Alice Krieg Planque(2003) dans ses travaux de thèse où elle nous montre en quoi l'identité et sa revendication peuvent être nocives pour la quiétude de l'humanité.

C'est le discours identitaire qui est le moteur de l'action dans les Balkans ; c'est ce même discours identitaire qui en Turquie, pousse les séparatistes kurdes du PKK, à revendiquer la terre de leurs ancêtres au nom de leur différence ethnique. La Tchétchénie de feu le Général Djokhar Doudaev fait la même chose dans cette guerre indépendantiste qu'elle livre à la toute puissance armée russe. Guerre identitaire dans laquelle les militants tchétchenes, n'hésitent pas à faire usage d'actes terroristes, en représailles aux crimes contre l'humanité commis par les soldats Russes.

Au cœur même de l'Europe, les basques revendiquent leurs nations en s'interdisant de parler la langue espagnole. Les militants activistes de Batasuna , perçoivent la langue espagnole comme celle de l'envahisseur, au moment où ceux qui sont du côté français se refusent à parler la langue française perçue par eux comme la langue des colonisateurs. La Corse n'est pas en reste dans ces revendications sécessionnistes ; là bas elle s'exprime sous forme de plasticages de tous les symboles de l'État français. Quand ce ne sont pas des paillotes qui en font les frais, ce sont des préfets qui perdent leur vie, dans ces conflits qui ne s'expliquent que par une revendication identitaire sous le couvert de l’indépendantisme.

Ces revendications identitaires s’expriment parfois par des discours et des actes racistes dont l’un des prolongements logique est la xénophobie. Souvent même, c’est sur le terrain de l’emploi et de l'insertion sociale, qu’on observe l’exclusion sociale des minorités ethniques au nom de la défense de l’identité.

Sur le plan politique, les oppositions programmatiques cèdent la place de plus en plus à des oppositions affectives, sollicitant les dimensions identitaires et opposant différentes visions de l'identité nationale : "Patriotisme" s'oppose à "républicain", "nationaliste" s'oppose à "apatridie", etc.

Sur le plan du discours politique, les termes qui seront utilisés pour désigner l'identité seront multiples et variés : autant il y a de groupements et de partis politiques, autant il y a de référents à l'identité, chacun y allant avec ses mots pour le dire. Cette identité nationale vacille, selon les locuteurs, entre une conception Renanienne et une conception germanique fondée sur le biologique et la race. L'identité est parfois religieuse, parfois elle se bâtit sur une histoire commune, parfois elle s'appui simplement sur des mythes fondateurs ou sur des traditions communes. Elle trouve parfois son ciment dans le lien de sang ou parfois par une communauté de destin ou bien encore elle se fonde sur des fantasmes.

Certains discours se servent d'elle pour inclure, définir des réseaux d'entraide ou de solidarité, au moment où certains s’en servent pour exclure économiquement ou politiquement. L'identité est même parfois un facteur auquel on se réfère pour rassembler des entités différentes, comme c'est le cas des nations européennes qui se cherchent une âme commune en se définissant ou s'imaginant des contours d’une identité culturelle européenne.

Elle est parfois facteur de division, comme c’est le cas en Côte d'Ivoire où l'Ivoirité muée en patriotisme a fait des ravages par la guerre interminable qu'elle a générée, ainsi que la haine qu'elle a semée dans les cœurs. Le discours politique sur l'identité nationale est la cause de milliers de morts. C’est lui qui en Côte d’ivoire a divisé les familles qui anciennement cohabitaient sans se sentir différentes.

C’est lui encore qui est présent en Irak où chiites et sunnites se livrent un conflit sans merci, au nom de deux conceptions différentes d'une même religion. Le discours identitaire est partout : en Algérie les berbères se disent exclus par les Arabes alors qu'au Mali se sont les tamasheks qui se disent l'objet de discrimination de la part des Noires. En Mauritanie les négros mauritaniens se disent réduits en esclavage et revendiquent plus de liberté pour leur communauté ethnique, alors qu'en Afrique du SUD ce sont les afrikaners qui appellent à un repli identitaire contre le Noirs. Ici et là on appelle à un repli communautaire. Ces communautés seront des citadelles fortes, et les lieux d'expression de cette identité, qui peut avoir des relents confessionnels, historiques, économiques ou même être le prétexte et le lieu d'expression des discriminations. Toutes ces discriminations et conflagrations trouvent dans le discours politique l'étincelle de leur passage à l'acte.

De cette réalité, on serait tenté de dire que ce sont les politiciens qui structurent et incitent à l'action par le discours identitaire. Mais la question qu'on ne se pose pas souvent, est celle de savoir si ces politiciens eux-mêmes ne font pas que traduire des états d'une réalité sociale. Leurs discours ne sont-ils pas en définitive que le reflet d'une réalité doxique ?
Voici une question qui mérite d'être posée, car les discours politiques ne sortent pas du néant. Il n'y a pas de discours politique qui surgit ex-nihilo : le discours sort de la société et il s'énonce dans et pour une société dont-il n'est que le produit.
Structuré par son cadre de production, l'identité pré-existe au discours sur l'identité, même si ce dernier a un pouvoir structurant en dernier essor sur les représentations sociales de l'identité dans une société donnée.
Comme on peut le voir, il y a une relation d'influence mutuelle entre le discours et la société d'où il émerge. Vu que la société elle-même est en mutation il va de soit que le discours soit en mutation tout en se posant parfois lui-même comme l'agent de la mutation de la société qui en rétroaction agit sur les contenus des représentations mentales des sujets sociaux. Ces évolutions ne vont pas sans laisser de traces sur les locuteurs politiques dont les discours sont influencés par le cadre qui joue un rôle d'effet d'ambiance, qui s'immisce toujours comme un fond sonore le ferait dans une scène. Chaque discours politiques sur l'identité nationale puise dans le social et l'existant institutionnel, tout en revendiquant une identité, un ethos qui le caractérise.

En effet, les mutations sociales et historiques qui s'opèrent dans une société vont influencer le discours sur l'identité nationale dans cette société, tout comme le discours des acteurs politiques sur l'identité est susceptible d'influencer la conception que se font les sujets de l'identité nationale dans ladite société.
Finalement on se demanderait entre l'œuf et la poule qui de l’un est le géniteur de l'autre ? Sans répondre à cette énigme de l'œuf et de la poule, on peut au moins observer que le discours sur l'identité nationale est différent dans un pays qui a connu une guerre ethnique de ce qu'on peut entendre du même sujet dans un pays qui n'a pas connu de guerre. Le discours politique sur l'identité nationale d'un opposant est différent de celui d'un politicien au pouvoir ou exerçant des fonctions d'État.

Comme on peut le voir, le cadre de production peut structurer le contenu du discours, mais dans le même temps, on sait que les discours tenus dans les réseaux sociaux qui forment une société donnée, peuvent aboutir à la construction des communautés réunies par un discours ; que cette communauté soit religieuse, de classe ou de caste, tribale, économique ou sexué. Il peut même se trouver que ces regroupements se fassent selon une histoire commune ou une communauté de destin ou de souffrance (que celle-ci soit réelle ou phantasmatique). Les regroupements ainsi formés constitueront des ethnies ou sous-ethnies, en interaction sociale dont l'existence passe par une altérité qui peut se manifester à travers des conflits engagés pour le pouvoir, des conflits de conquête ou de marquage de territoires, ou même des conflits économiques parfois camouflés sous le couvert des conflits ethniques. La réalité sociale de l'état des rapports de forces résultant de ces conflits ethniques va, soit structurer, ou du moins, aura une influence sur le discours dominant en rapport avec le concept d'identité nationale.

Le corps social ayant une croissance historique et sinusoïdale, il va de soit que les discours politiques qui en sortent soient des discours à géométrie variable.
Ces discours auront des incidences sociales en termes d'inclusion ou d'exclusion et vont parfois être exprimé de manière subtile ou directe, de manière rationnelle ou affective, de manière subliminale ou patente, en fonction des objectifs et stratégies des acteurs politiques.

Comme on peut le voir, l'identité nationale est multiple et a plusieurs manières d'être exprimée. Elle s'exprime souvent par la culture, parfois par l'histoire, de manière affective ou de manière rationnelle. Elle peut avoir plusieurs visées : soit elle croit manipuler, soit elle vise à rassembler. Son mobile peut-être économique, religieux, culturel etc. C’est cette réalité du concept d'identité nationale qui pousse à dire qu’en définitive c’est un contenant flottant qui peut renfermer tout et n'importe quoi, pourvu qu'il rapporte quelque chose à soi.

Très peu traité en France où les statistiques ethniques sont interdites, il fait l'objet de beaucoup de publication dans les pays anglo-saxons, et particulièrement au Canada où non seulement le cadre législatif le permet, mais certainement aussi à cause de la réalité plus criarde des conflits ethniques latents entre francophones et anglophones.

Concept polysémique, il n'en demeure pas moins qu'il reste une réalité qui mérite d'être éclairée dans sa définition et son mode de construction
C'est cet éclairage que nous apportons à travers,  les "Études lexicométriques expérimentales et critiques de la notion d'identité nationale dans le discours politique". Nous analysons de manière contrastive ses variations et de sa circulation chez les locuteurs politiques en nous servant des logiciels de textométrie.

jeudi, mars 18, 2010

Diffamation du journal le temps contre la personne de Doumbia Major : Cette fois il y aura une suite judiciaire à l'Affaire

Voici  le tissu de mensonges que le journal "le temps" écrit sur ma personne, que vient de repérer notre service de veille médiatique.

Je voudrais rassurer le journaliste qui a écrit cet article ainsi que le directeur de publication :   Que lui et ces journalistes se tiennent bien. Cette fois la diffamation ne restera pas impunie ; il y aura une suite judiciaire à cette affaire, et il y aura d'autres suites, à titre exemplaire, pour qu'enfin l'écriture de torchons de ce genre prenne fin dans ce pays :
L'article se trouve en entier sur le site Abidjan.net sous l'url : http://news.abidjan.net/h/359599.html?n=359599
sous le titre : Crimes économiques, violences dans les écoles... : Dramane Ouattara et ses bonimenteurs...

La section ci-dessous qui nous concerne  s'intitule : "Loubardisation" de l'école.

"Le chef du gouvernement de l'époque, qui comme à ses habitudes, oppose l'argument de la force à la force des arguments, va entretenir une cohorte de loubards. Avec pour seule mission, semer le trouble sur le campus et dans les résidences universitaires. Ouattara va greffer l'entretien salarial de sa milice privée sur le budget de la primature. Quel étudiant du début des années 1990 ne se souvient pas des dérives du tristement célèbre d'alors, Thierry Zébié. Cet étudiant loubard gracieusement entretenu par Alassane Ouattara. Et dont la mission était de semer la terreur sur le campus universitaire. Et avec lui, ses acolytes Serges Dahi, Dogba Julien, John Pololo… qui étaient coutumiers des agressions et viols dans les résidences universitaires. Ces gens qui n'avaient que pour seul diplôme leurs muscles impressionnants, étaient dans les cités universitaires comme des étudiants. Avec tous les attributs liés à " leur statut d'étudiant ". Bourses, chambres sur les cités universitaires, " Ndaya "… En mai 1991, le chef du gouvernement d'Houphouët fait descendre, nuitamment, des escadrons de militaires sur les deux cités universitaires de Yopougon. Les conséquences de cette " expédition punitive " du pouvoir sont énormes. Des handicapés à vie, des traumatismes permanents, de nombreux blessés, des étudiantes brutalisées et violées et plusieurs disparus. A la suite de ces événements, le Sg de la Fesci d’alors, Ahipeaud Martial et ses camarades vont être injustement mis aux arrêts. Le seul tort de ces étudiants, aux yeux d'Alassane Ouattara, est d'avoir réclamé plus de démocratie et de liberté. En réalité, monsieur " 100 jours " voulait coûte que coûte avoir la Fesci sous son contrôle à l'époque. Chose qu'il ne réussira pas, jusqu'à ce qu'il quitte la primature à la mort d'Houphouët-Boigny.


Comment Ado introduit la machette sur le campus

Ouattara qui depuis son bureau du Fmi, suit l'actualité politique ivoirienne, sait que s'il doit revenir sur la scène, il lui faut avoir dans sa poche les étudiants. Qui du temps de son passage à la primature, lui ont créé tous " les problèmes ". A peine, dépose-t-il ses bagages sur le terrain politique que sa première action se résume à " racheter" à prix d'or, la Fesci. Puissant mouvement estudiantin, dirigé à cette époque par Guillaume Soro. Très proche du Sg du Fpi, Laurent Gbagbo. Son mandat terminé, il doit passer la main. Dans le bois sacré, il n'est pas fait mystère autour de son successeur. Tous s'accordent sur la personne de Blé Goudé, son Sg à l'organisation. Ouattara qui voit d'un mauvais œil, ce successeur naturel, entre en scène. Il dégaine millions sur millions, pour avoir Blé Goudé dans son escarcelle. C'est peine perdue. Alors, il va susciter la candidature de Doumbia Major, du moins une dissidence au sein du mouvement estudiantin. Doumbia et ses hommes sont logés et payés à coup de millions de Fcfa pour la " mission ". À savoir, déstabiliser la Fesci devenue trop forte et " incontrôlable " aux yeux du mentor des républicains. Son jeune frère Ibrahim Ouattara alias " photocopie " (pour sa ressemblance frappante avec Ado) est chargé d'acheminer les machettes en quantité suffisante à Doumbia Major et ses éléments. Pour déstabiliser le mouvement estudiantin. Et depuis leur base, ils vont attaquer les résidences universitaires où se trouvent les hommes de Blé Goudé. Qui a osé dire non à Alassane Ouattara. Des étudiants tailladés à la machette, défenestrés, découpés et même tués. C'est le spectacle désolant qu'Ado a donné de voir sur le campus et dans les résidences universitaires. Les témoins de ces faits sont encore bien vivants. Ainsi en est-il de l'homme qui veut cacher son Cv, marqué par des actes de violences et de barbaries sur la jeunesse estudiantine.

Frank Toti"

Cher frank toti ,
Je crois que ton journal me dira cette fois combien j'ai réçu de ADO, quand et où,
le journal me dira quand ils ont vu un certain photocopie me distribuer des machettes.
j'espère qu'ils me diront quand-est-ce que j'ai été candidat contre quelqu'un à la fesci, et comment alassane ouattara a suscité ma candidature ?
Bref, pour une fois on parlera publiquement de cette affaire, où des individus tapis dans l'ombre veulent réecrire l'histoire pour se faire passer pour des héros.

mercredi, février 03, 2010

Les douces révoltes forgées d'une vie

je suis né un jeudi à la maternité d'une petite ville nommée gagnoa au centre ouest de la Côte d'ivoire.


Enfant, j'aimais beaucoup la pêche solitaire. Le jour où je n'avais pas de cours, je me levais très tôt le matin. je cherchais mes appâts et j'allais trainer sur les bords de la rivière Guery.

Suivant le cours de la rivière, je m'enfonçais très loin dans la fôrêt. j'aimais ce calme, ce silence de la forêt, troublé de temps à autre par les cris et champs des oiseaux

Souvent on faisait des rencontres insolites d'animaux, et cela me marquait pour le reste de ma journée.

je savais que la forêt était dangereuse, surtout le bord de la rivière où les serpents se mettaient à l' affût pour attendre les animaux qui venaient s'abreuver. j'avais conscience des risques mais j'étais attiré par le silence bruyant du bord de la rivière de ma ville de naissance.
La pêche en définitive n'était qu'un prétexte pour me retrouver dans mon espace de méditation.

quelqu'un me demanda un jour si "c'est là que le virus de la revendication m'a sans doute piqué!!!"
Peut être que oui , mais je crois plus que c'est la cathéchèse qui m'a forgé une mentalité de lutte contre les injustices.
Ma détestation de l'injustice vient de mon éducation et surtout de l'influence des bonnes soeurs et des frères catholiques, qui ont eu la charge de s'occuper des 15 premières années de mon enfance.

J'ai en effet fait mon école primaire à l'école notre Dame des apôtres ; une école catholique très à cheval sur la rigueur en matière d'éducation.
Les enseignements du matin commençaient par la prière et on ne manquait pas de confesser " à dieu tout puissant créateur du ciel et de la terre" nos péchés.
La cathéchèse faisait partie des disciplines scolaires et on avait pas trop le choix, il fallait apprendre la bible.

Pour quelqu'un comme moi qui entre midi et deux suivait les cours de l'école coranique, c'était une double formation religieuse. Que faire quand on est enfants en Afrique , on apprend tout simplement et on a pas le droit aux commentaires
En fin de cycle du primaire, je suis admis à mon examen d'entrée en sixième (quelle examen inutile!).
Contre toute attente je suis orienté au seminaire saint dominique saviot de ma ville de naissance. Quelle autre absurdité que venaient de faire ses conseiller d'orientation ! un enfant de musulman, orienté par l'état dans un établissement d'enseignement destiné à la formation des prêtres!
Décidement que me veut le bon Dieu ? n'avais-je pas suffisament été bassiné à la sauce catho? Peut -être qu'il me fallait encore d'autres enseignements!
Comment se fait-il que parmi tous les collèges publiques de la ville, ces monsieurs n'ont rien trouvé d'autre pour moi!
J'aimais bien parler de Dieu, mais de là à porter une soutane s'en était trop. Il fallait faire quelque chose ; mon père décide alors de me faire tranférer vers un autre collège. Je suis débarqué du seminaire et transféré comme par hasard vers un autre collège catholique ;  le collège st jean.  Décidement j'en avait pas fini avec les saints.
Là encore la cathéchèse fait partie des disciplines d'enseignement ; pour avoir un bon bulletin il faut étudier la bible, car c'est une matière parmi tant d'autres. Voilà comment j'ai appris à étudier la bible.
C'est là que devenu plus grand, je lu l' histoire de Jesus fils de Marie.

J'ai été surpris de voir que Jesus fût l'un des premiers revolutionnaire sur terre.  j'ai lu que jesus de nazareth s'était insurgé contre ceux qui profanaient le temple de Dieu.
Dans un film qui est projété au sein de mon collège, je vois un Jesus enragé qui saccage toutes les étables des commerçants dont les étables sont à l' intérieur d'une église. (ça me fait penser à mon voyage de Lourde, ville plus commerçante que chrétienne).
J'apprends lors de  la cathéchèse que Jesus s'est battu contre l'ordre politique établi de son époque, qu'il a combattu les injustices et a accepter de mourir pour ses idées.
j'ai été fasciné par cette vie singulière et je me suis dit qu'on peut consacrer une vie à se battre pour les autres

Voilà comment je me suis engagé à consacrer ma vie pour les autres ; dès lors j'ai appris à accepter d'être incompris. Ma croyance en effet m'enseigne que Jesus qui est l'un des messagers aimé de Dieu l' a été lui aussi en son temps.

Je ne suis pas un messager de Dieu et je n'ai pas la prétention de l'être, mais j'ai choisi les messagers comme mes modèles.
Je suis musulman et ma religion considère jesus comme notre prophête. L'un des enseignements forts de ce messager était ceci "aime ton prochain comme toi même". Je crois que c'est la clef de la démocratie et du respect des droits de l'homme.

je ne supporte pas qu'on pietine les plus faibles, je ne supporte pas l'iniquité et je suis pour qu'on laisse tranquille les gens qui ne démandent qu'à vivre leur vie, là où ils sont.
Voila d'où vient ma rage de me battre pour les populations exploitées et les victimes d'injustice. Cette rage est encrée dans mes tripes, dans le plus profond de moi-même et a été inscrit en moi depuis ma tendre enfance.